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dimanche 22 décembre 2024

Masse monétaire au T3 2024 : une croissance portée par les dépôts

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Le troisième trimestre (T3) de l’année 2024 a été marqué par une accélération notable de la masse monétaire au Maroc. Selon les derniers chiffres dévoilés par Bank Al-Maghrib (BAM) dans son rapport sur la politique monétaire, l’agrégat M3, représentant la masse monétaire au sens large, a progressé de 6,7% au T3, contre 4,6% un trimestre auparavant.

Cette hausse est notamment portée par une croissance dynamique des dépôts à vue, qui ont bondi de 10,2%, soutenus par une augmentation de 8,3% des dépôts des ménages. Les dépôts à terme, après un repli significatif de 4,6%, ont également enregistré une légère hausse de 1,5%, tirés par une reprise spectaculaire des dépôts des entreprises privées, en progression de 24,7% après une chute de 26,3%.

Une dynamique économique soutenue par le crédit bancaire

Le crédit bancaire a affiché une solide progression de 4,9%, contre 3,2% au trimestre précédent, reflétant une reprise des prêts aux entreprises privées (2% après une baisse de 0,7%) et une accélération significative des financements aux entreprises publiques (14,9% contre 5,5%). Dans le secteur immobilier, les crédits à la promotion immobilière ont bondi de 5,9%, contre 1,1% auparavant, tandis que les prêts à l’équipement ont progressé de 9,4%.

Du côté des ménages, les crédits à la consommation ont légèrement accéléré à 1,2%, bien que les prêts à l’habitat restent stables à 1,3%. Toutefois, les entrepreneurs individuels continuent de faire face à des difficultés, avec une baisse accrue des financements, atteignant 7,2%.

Par branche d’activité, certains secteurs ont bénéficié d’un regain de financements, notamment le Bâtiment et travaux publics (+22,4%) et les Industries extractives (+20,7%). À l’inverse, les crédits accordés aux secteurs du Commerce et des Industries manufacturières diverses ont reculé respectivement de 5,9% et 7,6%.

Les créances en souffrance, seule ombre au tableau

Malgré ces performances globalement positives, les créances en souffrance ont augmenté de 3,4%, portant leur ratio à 8,6% de l’encours total du crédit bancaire. Les entreprises non financières privées enregistrent un ratio de 12,6%, tandis que celui des ménages atteint 10,7%.

Les agrégats de placements liquides ont enregistré une hausse de 13%, bien qu’en ralentissement par rapport au trimestre précédent (14,7%). Les bons du Trésor et les titres obligataires des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ont vu leurs rythmes d’accroissement diminuer, tandis que les titres OPCVM actions et diversifiés ont affiché une progression spectaculaire de 25%, contre 18,9% un trimestre plus tôt.

Perspectives économiques

Les chiffres du T3 2024 témoignent d’une économie marocaine en quête d’équilibre, où l’augmentation de la masse monétaire et des crédits bancaires soutient l’activité économique, malgré des fragilités dans certains secteurs. Le rapport de BAM met également en lumière des défis persistants, notamment la gestion des créances en souffrance et les disparités sectorielles dans l’accès au financement.

Avec une croissance continue des dépôts et une reprise des crédits aux entreprises privées, les signaux sont globalement positifs pour le dernier trimestre de l’année. Toutefois, une attention particulière devra être accordée à l’évolution des créances et à l’accès au financement pour les ménages et les entrepreneurs individuels.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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