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jeudi 30 janvier 2025

Clap de fin pour CMS : l’ex-géant minier marocain en liquidation judiciaire

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C’est la fin d’une époque pour la Compagnie Minière de Seksaoua (CMS), autrefois un acteur incontournable de l’exploration et de l’exploitation minière au Maroc. Après des décennies d’activités marquées par des hauts et des bas, le Tribunal de commerce de Casablanca a prononcé la liquidation judiciaire de l’entreprise, scellant ainsi le destin d’une société qui employait plus de 350 salariés au sommet de sa gloire.

Le déclin de CMS s’est amorcé avec l’arrêt en 2019 de son principal site d’exploitation, la mine de cuivre de Seksaoua, située entre Marrakech et Agadir. Ce gisement, qui constituait l’épine dorsale de l’entreprise, avait permis à CMS de se hisser parmi les leaders nationaux du secteur. Cependant, malgré plusieurs tentatives de relance, aucun des plans mis en place n’a permis de redresser la barre.

La liquidation de CMS ne se fait pas sans conséquences pour ses créanciers, à commencer par la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD), qui se retrouve dans une position délicate. Cette institution, qui avait consenti en 2013 un prêt de 15 millions de dollars à CMS pour financer la connexion de sa mine de cuivre au réseau électrique national, risque de ne jamais recouvrer sa créance, estimée aujourd’hui à plus de 150 millions de dirhams. Ironie du sort, cet investissement destiné à remplacer une génératrice au diesel n’a jamais été mené à terme, condamnant la mine à une production réduite à néant et privant le marché de milliers de tonnes de cuivre.

Créée sous l’impulsion de la Société Nord-Africaine de Recherches et d’Exploitation des Mines d’Argana (SNAREMA) et de Trafigura, CMS avait pourtant toutes les cartes en main pour réussir. Le partenariat stratégique avec des institutions internationales et le potentiel de son gisement de Seksaoua avaient fait naître de grands espoirs. Mais les retards cumulés, la mauvaise gestion des ressources et l’incapacité à finaliser des projets stratégiques, comme le raccordement électrique, ont fini par enterrer l’entreprise.

Pour les analystes, ce naufrage souligne les défis auxquels fait face le secteur minier marocain, notamment en matière de gouvernance, d’investissement et de durabilité des projets. La fermeture de CMS laisse non seulement des centaines d’emplois sur le carreau, mais soulève également des questions sur la responsabilité des parties prenantes et la viabilité des plans de développement dans un secteur où les enjeux économiques et environnementaux sont plus que jamais interconnectés.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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