Le marché des capitaux marocain franchira une nouvelle étape dans sa modernisation avec le lancement de contrats à terme sur taux prévu d’ici la fin de l’année 2025. Cette initiative marque une avancée stratégique visant à renforcer la compétitivité et l’attractivité de la place financière de Casablanca.
Très attendue par les différentes parties prenantes du marché des capitaux, cette réforme débutera avec un contrat à terme basé sur l’indice MASI 20 de la Bourse de Casablanca. La note d’information relative à ce contrat est actuellement en cours d’instruction pour autorisation.
Cette nouvelle bourse d’instruments financiers à terme s’inscrira dans un cadre plus global de transformation des infrastructures de marché. Elle inclura la Bourse au comptant, la Bourse des produits dérivés, un dépositaire central et une chambre de compensation.
Ce marché à terme ne manquera pas d’offrira divers avantages aux acteurs financiers. Il leur permettra de se couvrir contre les risques tout en améliorant la liquidité des instruments financiers. Cela pourrait également attirer de nouveaux investisseurs, renforçant ainsi la position régionale et continentale du Maroc.
La loi n°42-12 autorise l’introduction de trois grandes familles d’instruments financiers à terme : les contrats à terme, les contrats optionnels et les contrats d’échange. Pour garantir une mise en œuvre maîtrisée, l’AMMC, instigatrice et architecte de cette décision majeure, a opté pour une approche progressive.
Consciente de la complexité de ces instruments, l’AMMC mise sur l’éducation financière et la formation des professionnels. En collaboration avec la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), un programme de formation a été mis en place pour préparer les acteurs du marché aux exigences réglementaires.
Dans ce sens, les premières demandes d’agrément des membres négociateurs et compensateurs sont déjà en cours d’instruction auprès de l’AMMC. Les autorisations devraient être délivrées très prochainement.
En 2025, l’AMMC prévoit d’ailleurs une refonte complète du cadre réglementaire des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM). Une nouvelle loi viendra renforcer la protection des investisseurs en imposant l’agrément des sociétés de gestion et en introduisant des outils pour mieux gérer les risques de liquidité.
Cette réforme diversifiera les opportunités d’investissement grâce à de nouvelles catégories de fonds : les ETF (OPCVM cotés en bourse), les OPCVM en devises, les OPCVM participatifs et des OPCVM destinés aux investisseurs qualifiés.
Focus sur la titrisation
La titrisation sera également un chantier majeur de l’année 2025. Une étude sera bientôt lancée pour identifier le potentiel de cet instrument et stimuler son développement dans un cadre sécurisé. L’objectif est d’adapter le cadre réglementaire aux besoins des opérateurs économiques tout en respectant les normes internationales en matière de protection des investisseurs.
Avec ces réformes ambitieuses, l’Autorité marocaine du marché des capitaux se donne pour mission de propulser le Maroc au rang de leader régional en matière de finance innovante et sécurisée.