Cette progression sera rendue possible grâce à « la résilience du tourisme et de l’industrie automobile », ajoute dans un communiqué l’institution financière internationale qui table sur une croissance de 3,5% en 2025. La Banque mondiale a noté que « des conditions météorologiques défavorables retarderont la normalisation de la production agricole après plusieurs années consécutives de sécheresse ».
« Au Maroc, la sécheresse persistante et l’inflation élevée fragilisent la croissance, le chômage ayant dépassé son pic pandémique en mars 2023″, souligne l’institution basée à Washington. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), la croissance devrait ralentir à 2,2% en 2023, avec des révisions à la baisse par rapport aux projections de janvier, tant pour les pays exportateurs qu’importateurs de pétrole, indique la même source.
Le niveau de production devrait toutefois rebondir en 2024 pour atteindre 3,3%, dans la mesure où l’inflation et les turbulences mondiales s’atténueront et que la production de pétrole augmentera. « La région Mena a entamé l’année 2023 sur une dynamique de croissance solide, mais qui marque le pas », relève la Banque mondiale, notant que les pays exportateurs de pétrole, qui ont bénéficié d’une croissance élevée pendant dix ans et d’un faible taux de chômage l’année dernière, ont annoncé des réductions de leur production pétrolière.
Quant aux économies importatrices de pétrole, elles sont en butte à plusieurs difficultés, en particulier une inflation élevée, et leur croissance s’est nettement ralentie en 2023, affirme le communiqué. Étant donné que l’effet d’aubaine de l’envolée des cours pour les exportateurs s’estompe et que la demande mondiale fléchit, la production pétrolière a rapidement chuté par rapport aux hausses à deux chiffres de la fin 2022.
« Les pays qui importent du pétrole ont pâti de la poursuite de conditions défavorables en 2023, l’inflation médiane des prix à la consommation atteignant des niveaux jamais observés depuis plus de dix ans au cours du premier semestre de l’année », indique l’institution de Bretton Woods.
Les économies importatrices de pétrole sont vulnérables aux changements significatifs des humeurs du marché, compte tenu de leur niveau d’endettement public plus élevé et de leurs réserves de change plus limitées, relève la même source.
Les pays exportateurs demeurent quant à eux très dépendants des recettes pétrolières, et toute initiative mondiale visant à accélérer la transition vers les énergies vertes pourrait les exposer à un recul inattendu de la demande de combustibles fossiles, ajoute la Banque mondiale.
Au niveau mondial, la croissance économique devrait marquer le pas cette année pour tomber à 2,1%, contre 3,1% en 2022, souligne l’institution financière internationale. La croissance a nettement ralenti et le risque de tensions financières dans les économies de marché émergentes et en développement s’intensifie dans un contexte de taux d’intérêt élevés, indique la Banque mondiale.