Le 27 septembre, l’agence de notation Moody’s a maintenu la note Ba1 attribuée au Maroc pour ses obligations à long terme et sa dette senior non garantie, avec une perspective stable. Ce verdict illustre la capacité du pays à s’appuyer sur des atouts institutionnels robustes et une position extérieure équilibrée, tout en mettant en lumière les défis socio-économiques qui compliquent la réalisation de ses objectifs budgétaires.
La note Ba1 de Moody’s met en exergue la stabilité des institutions marocaines, qui ont su démontrer une certaine résilience face aux crises externes. Grâce à des réformes clés dans la santé, l’éducation et la protection sociale, ainsi qu’une gestion prudente des prix via Bank Al-Maghrib, le pays a renforcé ses bases institutionnelles. La libéralisation progressive du taux de change, amorcée en 2018, a également joué un rôle essentiel dans cette dynamique.
Toutefois, le Maroc est confronté à des défis persistants, notamment la faiblesse des revenus et les inégalités socio-économiques. Ces freins compliquent les efforts du gouvernement pour réduire la dette publique, tout en répondant aux demandes sociales croissantes et en finançant les investissements nécessaires au développement.
Malgré ces contraintes, Moody’s anticipe une stabilité de la dette publique marocaine autour de 65 % du PIB dans les prochaines années, soulignant la gestion budgétaire équilibrée du pays. Les réformes visant à renforcer la résilience de l’économie face aux chocs se poursuivent, tandis que les pressions budgétaires augmentent en raison des investissements dans les infrastructures et des réformes de la sécurité sociale.
L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030 représente un défi financier de taille, que le Maroc prévoit d’atténuer par un recours accru aux partenariats public-privé.
Moody’s met en garde contre les disparités géographiques et sociales qui freinent la croissance économique. Le marché du travail marocain reste marqué par une forte informalité et un chômage élevé chez les jeunes, exacerbant les inégalités.
Malgré les efforts pour diversifier l’économie vers des secteurs à forte valeur ajoutée, comme les énergies renouvelables, les réformes en cours peinent à produire des résultats immédiats. La gestion de la pénurie d’eau, essentielle pour le secteur agricole, constitue également un défi majeur.
La note Ba1 reflète enfin la vulnérabilité du Maroc face aux risques climatiques et sociaux. Les aléas environnementaux, notamment la dépendance à l’agriculture pluviale, et les inégalités régionales et de genre, pèsent sur la croissance inclusive du pays.
Selon Moody’s, une accélération des réformes et une meilleure gestion des risques pourraient renforcer la position du Maroc sur la scène internationale. À l’inverse, un accroissement de la dette publique ou des dépenses sociales imprévues pourrait altérer la perspective de notation à l’avenir.