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mercredi 5 février 2025

Finance africaine : les chiffres clés du Baromètre Deloitte-AFIS 2024

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L’édition 2024 du Baromètre de l’Industrie Financière Africaine, réalisée par Deloitte et l’AFIS, met en lumière une transformation en profondeur du secteur financier sur le continent. La révolution digitale et les impératifs de développement durable redéfinissent les priorités stratégiques des acteurs, qui doivent composer avec des risques accrus et des perspectives économiques complexes.

Les fintechs se distinguent par leur optimisme quant aux trois prochaines années, exprimant une confiance élevée avec une note moyenne de 9,25 sur 10, tandis que les marchés des capitaux affichent une approche plus prudente. L’industrie adopte désormais une vision tournée vers l’innovation, avec une progression rapide des projets liés au cloud et aux infrastructures de données. Cependant, cette avancée technologique peine encore à s’accompagner d’une évolution organisationnelle. Seuls deux pour cent des institutions déclarent avoir atteint la maturité dans le domaine des compétences digitales.

La digitalisation devient un levier crucial pour améliorer l’efficacité opérationnelle et l’expérience client. Plus de soixante-dix pour cent des institutions financières placent ce chantier parmi leurs priorités immédiates. En parallèle, la personnalisation des offres et la diversification des revenus s’imposent comme des transformations structurelles majeures à moyen terme. Les banques privilégient la segmentation accrue des services, tandis que les assurances concentrent leurs efforts sur la digitalisation de leurs processus.

Sur le plan des risques, l’étude révèle une montée en puissance des cyberrisques, désormais considérés comme la principale menace pour cinquante-deux pour cent des répondants. L’exposition aux risques opérationnels demeure également élevée, signalant une vulnérabilité croissante face à l’intensification des activités digitales. Par ailleurs, l’instabilité politique et les fluctuations monétaires continuent de peser sur les stratégies d’investissement et de financement.

Les initiatives d’intégration financière continentale telles que le PAPSS, la ZLECAf et l’AELP, bien qu’identifiées comme des catalyseurs de croissance, peinent à se déployer pleinement. Seule une minorité des acteurs estime leur opérationnalité suffisante, soulignant la nécessité d’une meilleure coordination et d’un accompagnement renforcé.

L’attractivité du secteur financier auprès des investisseurs internationaux est en baisse, impactée par l’instabilité géopolitique et les performances inégales des différents segments. En réponse, les institutions misent de plus en plus sur des partenariats stratégiques pour renforcer leur capacité d’innovation. La technologie occupe une place centrale dans ces collaborations, notamment par le biais d’alliances autour du cloud et des solutions de paiement digital.

Enfin, les acteurs s’engagent progressivement dans la finance durable. L’investissement à impact, l’intégration des critères ESG et le développement de produits d’assurance verts gagnent du terrain. Toutefois, la mesure de l’empreinte carbone reste marginale, traduisant un besoin d’accélération sur ces enjeux environnementaux.

Ce baromètre confirme que l’avenir de l’industrie financière africaine repose sur sa capacité à combiner innovation technologique, renforcement de la gouvernance et inclusion. Les stratégies devront s’adapter à un environnement économique mouvant pour transformer les défis en opportunités durables.

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L'invité du Nouvelliste Maroc

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