Fitch Ratings a maintenu la note souveraine du Maroc à « BB+ » avec une perspective stable, mettant en avant la solidité de ses politiques macroéconomiques, le soutien indéfectible de ses créanciers internationaux et le niveau confortable de ses réserves de liquidités, qui atteignaient 37,3 milliards de dollars en août 2024. L’agence de notation reconnaît les efforts du pays pour maintenir sa stabilité économique malgré un contexte international difficile et une sécheresse qui a impacté la production agricole en 2024. Cette résilience témoigne des fondamentaux économiques solides du Maroc et de sa capacité à absorber les chocs.
Fitch salue notamment la gestion proactive de la dette publique, qui, bien qu’élevée à 70% du PIB en 2024, présente un risque de refinancement contenu grâce à une structure majoritairement à taux fixe et libellée en dirhams. L’agence anticipe d’ailleurs un rebond des investissements directs étrangers (IDE) en 2024, après une année 2023 en demi-teinte, confirmant l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux. Ce regain d’intérêt serait notamment porté par le dynamisme de l’industrie automobile.
Cependant, Fitch souligne la vulnérabilité de l’économie marocaine face aux aléas climatiques, qui explique le ralentissement de la croissance à 3% en 2024 après une performance de 3,4% en 2023. Malgré cela, l’agence prévoit une reprise progressive à 3,5% en moyenne sur 2025-2026, soutenue par la performance des secteurs non agricoles, notamment le tourisme et l’automobile, et une stabilisation de la production agricole. Cette diversification de l’économie marocaine est un atout majeur pour sa croissance future.
Sur le plan budgétaire, Fitch anticipe un déficit de 4,1% du PIB en 2024, en légère baisse par rapport à 4,3% en 2023, et table sur une réduction progressive à 3,6% en moyenne sur 2025-2026 grâce aux mesures de consolidation budgétaire. L’agence insiste également sur le rôle crucial de la ligne de crédit flexible de 5 milliards de dollars accordée par le FMI pour renforcer la stabilité économique du Maroc. Cet accès à des financements extérieurs démontre la confiance des institutions internationales dans les perspectives économiques du pays.
Enfin, Fitch rappelle que malgré une relative stabilité politique, le Maroc doit encore relever des défis importants en matière de gouvernance et de tensions sociales, exacerbées par un taux de chômage élevé chez les jeunes urbains.
