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dimanche 22 décembre 2024

Hydrogène vert : 25 milliards de dollars investis à Dakhla

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Une nouvelle ère énergétique s’annonce au Maroc avec le lancement d’un projet colossal de production d’hydrogène vert et d’ammoniac, piloté par la coentreprise Dahamco. Cette initiative, fruit d’une collaboration stratégique entre le Maroc et les Émirats arabes unis, représente un investissement impressionnant de 25 milliards de dollars. Installé dans le port atlantique de Dakhla, au Sahara, ce projet vise à positionner le Maroc comme un acteur incontournable dans la transition énergétique mondiale.

Un projet mûrement réfléchi

Selon les déclarations de Tom Hanson, président de Dahamco, la première phase du projet, d’une valeur de 40 milliards de dirhams marocains (environ 4,04 milliards de dollars), permettra la production d’un million de tonnes d’hydrogène vert par an. Cette étape, essentielle pour la viabilité du projet, s’inscrit dans une vision globale visant à atteindre une capacité bien plus ambitieuse à terme.

Dahamco a fait preuve d’une anticipation stratégique remarquable. « Les droits fonciers et les autorisations locales nécessaires ont été obtenus bien avant le lancement de l’Offre marocaine pour le développement de l’hydrogène vert en novembre 2022 », a précisé Hanson. Les autorisations du Centre régional d’investissement (CRI), délivrées en juillet 2022, ont permis de sécuriser les terrains nécessaires, majoritairement immatriculés. « Aujourd’hui, le design du projet est entièrement finalisé, les coinvestisseurs mobilisés, et les débouchés clairement définis. Nous sommes prêts à avancer depuis un certain temps », a-t-il ajouté.

Un déploiement progressif pour limiter les risques

Conscient des défis liés à l’adoption des nouvelles technologies énergétiques, Dahamco prévoit un développement en plusieurs phases. La première étape devrait être opérationnelle d’ici 2031, suivie par des phases successives à des intervalles de quatre à cinq ans. Cette approche prudente vise à optimiser les coûts et à réduire les risques d’une adoption précoce, garantissant ainsi la pérennité et la rentabilité du projet.

Ce projet phare s’inscrit dans une stratégie énergétique nationale ambitieuse. À la fin de 2023, le ministre marocain de l’Économie et des Finances a révélé des plans d’investissement dans le secteur de l’énergie s’élevant à 60 milliards de dollars, avec plus de 90 % alloués à l’hydrogène vert et à l’ammoniac. Parmi les acteurs majeurs impliqués figurent des entreprises de renom telles que Taqa Morocco, AP Moller Capital (Danemark), Ornx Boujdour, le Groupe OCP, et bien sûr, Dahamco.

Le Maroc, grâce à sa position géographique stratégique et son potentiel énergétique renouvelable, entend devenir un leader mondial de l’hydrogène vert. Le choix de Dakhla pour ce projet souligne également l’importance de cette région dans la politique de développement durable du royaume. En associant les compétences et les ressources des deux nations, ce partenariat entre le Maroc et les Émirats arabes unis promet de transformer les ambitions énergétiques en réalité durable.

A noter que si les détails précis du calendrier restent encore à définir, l’ampleur de cette initiative témoigne d’une volonté politique et économique forte de propulser le Maroc à l’avant-garde de la transition énergétique mondiale. En mettant en œuvre des projets de cette envergure, le royaume consolide sa place en tant que hub stratégique pour l’énergie verte et le développement durable.
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L'invité du Nouvelliste Maroc

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