Le Maroc, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, a entrepris un vaste projet de développement de son réseau ferroviaire à grande vitesse (LGV).
Inauguré en 2018, Al Boraq a rapidement conquis le cœur des Marocains. En 2022, le train à grande vitesse a transporté 4,15 millions de passagers, soit une hausse de 38% par rapport à 2019. Avec un taux de remplissage de 58% et un taux de satisfaction de 89%, Al Boraq a généré 555 millions de dirhams de revenus en 2022, en hausse de 36% par rapport à 2019. L’ONCF prévoit d’atteindre 6,2 millions de passagers par an d’ici 2030.
Plan Rail Maroc 2040 : cap sur l’extension du réseau LGV
Le Maroc ambitionne de développer un réseau LGV de 1 500 km, avec les axes Atlantique (Tanger-Casablanca-Agadir) et Maghrébin (Rabat-Fès-Oujda). Un investissement de 20 milliards de dirhams est prévu pour réaliser ce projet ambitieux, qui s’inscrit dans le cadre du Plan Rail Maroc 2040.
Renouvellement du matériel roulant : un investissement massif
L’ONCF prévoit d’acquérir 168 nouvelles rames pour un montant total de 11,6 milliards de dirhams. 18 rames seront destinées à la LGV (4,5 milliards de dirhams), 40 rames pour le transport interurbain (3,8 milliards de dirhams) et 50 rames pour le RER de Casablanca (3,3 milliards de dirhams).
Une compétition internationale acharnée pour les marchés de l’ONCF
Ce projet suscite l’intérêt de plusieurs acteurs internationaux de renom :
Alstom (France) : Fort de son expérience sur la première phase du projet et de son expertise technique, Alstom bénéficie d’un avantage certain. La continuité technique et la diplomatie économique française jouent en sa faveur.
Talgo (Espagne) : Disposant d’une solide expérience dans le développement de lignes interurbaines, Talgo a également manifesté son intérêt pour le projet marocain, notamment lors du Forum économique Maroc-Espagne.
Hyundai Rotem (Corée du Sud) : Récemment entré dans la course, le groupe coréen propose une offre séduisante, forte de son expérience dans l’exportation de trains à grande vitesse, notamment vers l’Ouzbékistan.
Les critères de choix : au-delà des aspects techniques
Le choix du partenaire pour la réalisation de ce projet stratégique ne se fera pas uniquement sur la base des expertises techniques et des offres financières. Les enjeux diplomatiques et géostratégiques pèseront également dans la balance. Le Maroc, soucieux de développer son industrie ferroviaire et de contribuer au projet Afrique Atlantique, privilégiera sans doute un partenaire offrant un cadre clair de transfert de technologie.
Un choix déterminant pour l’avenir du rail marocain
La décision de l’ONCF aura un impact majeur sur le développement du secteur ferroviaire marocain. Le choix du partenaire déterminera non seulement la qualité et la performance des futures lignes LGV, mais aussi la capacité du Maroc à maîtriser les technologies ferroviaires de pointe et à renforcer son positionnement en tant qu’acteur clé du transport régional.
Il reste à voir comment l’ONCF tranchera entre ces différents acteurs de renom, chacun disposant d’atouts indéniables. La décision finale, attendue prochainement, sera scrutée avec attention par l’ensemble des acteurs du secteur ferroviaire, tant au Maroc qu’à l’international.