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Le Maroc sous la loupe du nouveau rapport « Business Ready » de la Banque mondiale

La Banque mondiale vient de publier son tout nouveau rapport « Business Ready » (B-Ready), qui analyse le climat des affaires et de l’investissement à travers le monde. Ce rapport, dévoilé le 3 octobre 2024, remplace l’ancien rapport « Doing Business » et propose une approche plus complète et transparente.

B-Ready se distingue de son prédécesseur en ne proposant pas de classement des pays, mais en offrant une analyse approfondie pour chaque pays sans encourager la compétition. L’évaluation est plus large, se concentrant sur dix thématiques clés, allant de la création d’entreprise à l’insolvabilité, en passant par la fiscalité et le commerce international. De plus, une approche holistique est adoptée, où chaque thématique est analysée selon trois piliers : le cadre réglementaire, la qualité des services publics et leur efficacité.

Le Maroc fait partie des 50 pays étudiés dans cette première édition. Le rapport met en lumière les forces et les faiblesses du pays en matière d’environnement des affaires.



Parmi les points forts du Maroc, on note la création d’entreprises, l’implantation d’entreprises et les services publics. Le Maroc se distingue par un cadre réglementaire favorable à la création d’entreprise, qui est simplifié et digitalisé. Cependant, il y a des points à améliorer, tels que la mise en service effective de la plateforme « directentreprise.ma » et l’enrichissement des informations sur les entreprises et les financements. En ce qui concerne l’implantation d’entreprises, le Maroc facilite cette démarche grâce à la digitalisation des processus fonciers et la simplification des procédures. Toutefois, un accès à l’information sur les transactions immobilières et les litiges fonciers doit être amélioré.

En ce qui concerne les services d’utilité publique, le Maroc offre un accès sécurisé et efficace aux services d’électricité, d’eau et d’internet. Il est suggéré de renforcer la coordination et l’efficacité dans la gestion des infrastructures et d’accélérer la dématérialisation des démarches.

Le marché du travail dispose de services publics de qualité en matière de protection sociale et de promotion de l’emploi, mais des améliorations peuvent être apportées à la flexibilité des contrats de travail, à la gestion des heures supplémentaires et des licenciements, ainsi qu’au développement de la formation professionnelle.

Le Maroc a réalisé des progrès significatifs en matière d’intégration à l’économie mondiale et de facilitation du commerce international, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour développer le commerce digital et établir des accords de reconnaissance des opérateurs économiques agréés. En matière de fiscalité, le Maroc a engagé une réforme fiscale ambitieuse, améliorant la réglementation et l’administration fiscale, bien qu’il faille généraliser la télédéclaration et le télépaiement, et introduire une fiscalité verte.

Concernant le règlement des litiges, le Maroc a mis en place des juridictions spécialisées et a réformé la loi sur l’arbitrage et la médiation. La modernisation de la justice, la réduction des délais de traitement et la digitalisation restent des points à améliorer. Le Maroc dispose également d’un cadre juridique solide pour la protection des droits de propriété intellectuelle et la concurrence, mais il est nécessaire de publier des documents d’orientation sur la concurrence et de développer la collaboration entre le monde académique et le secteur privé en matière d’innovation.

Le Maroc a réformé le Code de commerce pour améliorer le traitement des entreprises en difficulté, mais l’adoption des décrets d’application de la loi sur l’insolvabilité et la digitalisation de la procédure doivent être accélérées.

Pour remédier à ces lacunes, le rapport B-READY recommande au Maroc d’investir davantage dans l’amélioration de ses services publics, notamment à travers la numérisation et l’automatisation des processus administratifs, ainsi que de renforcer la qualité de ses infrastructures. L’assouplissement des régulations et la simplification des démarches opérationnelles permettraient d’accroître la compétitivité du pays et d’attirer davantage d’investissements étrangers, contribuant ainsi à une croissance économique plus inclusive et durable.

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