Le Conseil de la concurrence s’apprête à rendre une décision cruciale dans le litige opposant NAPS, filiale de M2M, au Centre Monétique Interbancaire (CMI). NAPS accuse le CMI d’abus de position dominante, notamment en pratiquant des prix jugés excessivement bas sur les terminaux de paiement électronique et sa plateforme e-commerce, ce qui, selon NAPS, freine l’innovation et limite l’accès au marché pour de nouveaux acteurs.
L’enquête étant close, le régulateur a sollicité l’avis de Bank Al-Maghrib et des banques pour envisager un éventuel rééquilibrage du marché. Si l’abus de position dominante est confirmé, cela pourrait entraîner un transfert des services de paiement vers d’autres établissements, ouvrant ainsi la voie à une concurrence accrue dans ce secteur stratégique.
Cette décision est particulièrement attendue car elle pourrait avoir un impact significatif sur le paysage des paiements électroniques au Maroc. Une ouverture du marché à de nouveaux acteurs pourrait favoriser l’innovation et offrir plus de choix aux consommateurs et aux entreprises.
Pour rappel, depuis sa création en 2004 par une dizaine de banques, le CMI s’est implanté dans le secteur du paiement électronique en tant qu’opérateur clé. Les banques, qui restent ses principaux actionnaires, perçoivent des dividendes en plus des commissions qu’il prélève sur chaque transaction. Le CMI offre à ses partenaires (incluant particuliers, commerçants, e-commerçants, banques et institutions) une vaste gamme de services. Ceux-ci incluent des terminaux de paiement électroniques (TPE), des interfaces pour le commerce en ligne, des cartes CMI, des solutions multicanales comme Fatourati pour le règlement des factures, ainsi que des services de paiement mobile et d’autres services à valeur ajoutée en matière de paiement électronique.