Dans un monde en constante évolution, les administrations publiques marocaines sont confrontées à des exigences croissantes en matière d’efficacité, de transparence et de réactivité. Les citoyens et les entreprises attendent des services accessibles, rapides et personnalisés. Dans ce contexte, les technologies de l’information (TI) se positionnent comme des leviers essentiels pour transformer le fonctionnement des institutions publiques et améliorer leur efficacité opérationnelle.
Les systèmes d’information, piliers d’une gestion optimisée
L’intégration des systèmes d’information au sein des administrations publiques marocaines a révolutionné leur mode de fonctionnement. Ces technologies permettent une gestion plus efficace des ressources humaines, financières et logistiques. La digitalisation des démarches administratives réduit les délais de traitement et minimise les risques d’erreurs. Les solutions de gestion électronique des documents facilitent l’accès aux informations en temps réel, contribuant à une prise de décision plus rapide et éclairée. Cette approche centralisée offre également une traçabilité accrue, essentielle pour garantir la transparence et renforcer la confiance des citoyens.
En parallèle, les outils de communication numériques fluidifient les échanges entre les différentes entités administratives. Grâce à des plateformes collaboratives, les administrations peuvent coordonner leurs efforts pour répondre de manière plus cohérente et efficace aux besoins des usagers. Ces outils optimisent non seulement les performances internes, mais favorisent également une collaboration interinstitutionnelle cruciale dans la gestion des projets complexes.
L’impact de l’IA et des données sur les politiques publiques
Les technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle (IA) et l’analyse des données massives, redéfinissent les contours de la gestion publique. Les administrations peuvent désormais anticiper les besoins des citoyens grâce à une meilleure exploitation des données. Les algorithmes d’IA permettent, par exemple, de détecter les fraudes fiscales, d’optimiser les dépenses publiques ou encore de prévoir les crises sanitaires.
L’IA joue également un rôle déterminant dans l’amélioration de l’expérience utilisateur. En automatisant les interactions basiques grâce à des chatbots ou à des assistants virtuels, les administrations libèrent des ressources humaines pour se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. Cette démarche contribue à rendre les services publics plus inclusifs, en permettant un accès 24/7 aux prestations essentielles.
Les données collectées et analysées servent aussi à orienter les politiques publiques. Grâce à des tableaux de bord dynamiques, les décideurs disposent d’une vision claire des performances des services et peuvent ajuster leurs stratégies en conséquence. Cependant, cette révolution numérique pose des défis en matière de sécurité des données et de respect de la vie privée, nécessitant des cadres réglementaires rigoureux.
Une transition numérique en cours au Maroc
Le Maroc a entrepris plusieurs initiatives pour moderniser son administration publique. La stratégie nationale Digital Morocco 2030 vise à positionner le Royaume parmi les leaders africains en matière de digitalisation des services publics. Cette stratégie ambitionne notamment d’améliorer le classement du Maroc sur l’indice de développement de l’e-gouvernement, en le plaçant à la première position en Afrique et à la 50e place au niveau mondial d’ici 2030.
Malgré ces avancées, des défis subsistent. La fracture numérique, les résistances au changement et le manque de compétences spécialisées en TI sont autant d’obstacles à surmonter. Une approche concertée impliquant des partenariats public-privé, des investissements dans la formation et une infrastructure robuste est essentielle pour garantir le succès de cette transformation numérique.
Orange Maroc, un acteur engagé dans l’innovation technologique marocaine et africaine
L’opérateur télécom français Orange joue un rôle central dans cette dynamique d’innovation. Le 25 novembre 2024, Orange a officialisé un partenariat stratégique avec les géants américains de l’intelligence artificielle OpenAI et Meta, marquant une étape clé dans l’intégration des technologies de pointe pour les administrations et les entreprises. Ce partenariat vise à développer des services d’IA dans des langues régionales africaines, une initiative inédite qui témoigne de l’engagement d’Orange à promouvoir la diversité linguistique et culturelle sur le continent.
Orange souhaite ainsi affiner les modèles de langage (LLMs) pour comprendre et développer les langues régionales en Afrique qui ne sont actuellement pas intégrées par les modèles d’IA générative. Cette collaboration, qui commencera au cours du premier trimestre 2025, se concentrera d’abord sur le wolof et le pulaar, deux langues d’Afrique de l’Ouest. Le groupe espère à terme que les modèles d’IA pourront reconnaître toutes les langues africaines parlées et écrites au sein des 18 pays dans lesquels Orange opère.
L’opérateur a également précisé que le partenariat lui permettra d’accéder directement aux modèles d’OpenAI, avec un traitement et un hébergement des données en Europe. Au cours des derniers trimestres, le groupe français a vu sa croissance portée par la zone Afrique/Moyen-Orient, devenue l’une des priorités de son plan stratégique annoncé en 2023.
Par ailleurs, Orange a lancé une nouvelle offre d’intelligence artificielle à destination des entreprises baptisée Live Intelligence. Testée auprès des équipes internes du groupe, cette offre sera commercialisée par la branche Orange Business, spécialisée dans les services aux entreprises. Les collaborateurs ont accès à une bibliothèque d’actions préconfigurées, permettant de répondre aux cas d’usage les plus fréquents, comme analyser et résumer un document ou aider à la rédaction d’un compte-rendu de réunion.
