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mercredi 22 janvier 2025

Quels scénarios pour l’économie Marocaine en 2025 ?

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Face à une conjoncture mondiale marquée par des incertitudes persistantes, l’économie marocaine semble amorcer une trajectoire positive en 2025. Portée par des initiatives stratégiques, une reprise modérée de son secteur agricole, et la consolidation des activités non agricoles, le Maroc affiche une croissance économique résiliente, malgré les défis liés à la demande extérieure et aux pressions géopolitiques.

Reprise du secteur agricole encouragée par des conditions climatiques favorables

Après une contraction de 5 % en 2024, le secteur agricole marocain devrait connaître une reprise en 2025 avec une croissance estimée à 4,1 %. Cette embellie repose sur des conditions climatiques plus favorables et une amélioration des précipitations au début de l’année. Cependant, la récurrence des sécheresses et les défis liés à la reconstitution du cheptel continuent de peser sur les activités d’élevage.

Le secteur primaire, incluant également la pêche maritime, devrait contribuer positivement à la croissance du PIB, marquant une évolution globale de 4,2 % en 2025. Cette performance reflète l’engagement des autorités à soutenir ce pilier essentiel de l’économie nationale.

Une dynamique des secteurs non agricoles

Les activités non agricoles, moteurs de diversification économique, devraient progresser de 3,6 % en 2025. Parmi elles, le secteur industriel, représentant 59 % de la valeur ajoutée secondaire, se distingue par son dynamisme. Les industries chimiques et celles du transport enregistrent des croissances remarquables, soutenues par une demande extérieure robuste et des investissements étrangers dans des secteurs stratégiques comme l’automobile et les batteries électriques.

Le secteur du BTP, en pleine relance après un recul en 2023, continue de bénéficier des projets d’infrastructures hydrauliques et énergétiques, ainsi que des programmes de reconstruction et de réhabilitation. Par ailleurs, le secteur touristique, après une année 2024 exceptionnelle, poursuit son essor, contribuant à la croissance du secteur tertiaire, qui progresse de 3,5 % en 2025.

Un commerce extérieur sous pression

Malgré la vigueur des exportations marocaines, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du phosphate, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance reste négative, à hauteur de -0,8 point en 2025. Les importations, soutenues par la demande intérieure et les besoins en intrants industriels, continuent de croître, bien que la baisse des cours des matières premières atténue partiellement les pressions sur la balance commerciale.

Le déficit commercial, bien qu’en légère amélioration, devrait s’établir à 19,6 % du PIB en 2025, un niveau encore supérieur à la moyenne de la dernière décennie.

La consommation et l’investissement : Piliers de la croissance intérieure

La consommation intérieure reste un levier clé, soutenue par des mesures sociales, des transferts des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) et des augmentations salariales. Avec une croissance de 3 % pour la consommation des ménages, elle contribue à hauteur de 1,8 point à la croissance du PIB.

L’investissement brut, bénéficiant de l’orientation favorable des politiques publiques et de l’attractivité des investissements étrangers, poursuit sa dynamique, avec une hausse prévue de 6,7 % en 2025. Les projets d’infrastructure et les préparatifs pour des manifestations internationales renforcent cette tendance.

Une gestion budgétaire prudente face aux défis

Sur le plan budgétaire, le Maroc continue de gérer les défis hérités de la crise pandémique. Le déficit budgétaire devrait s’établir à 3,9 % du PIB en 2025, en légère hausse par rapport à 2024, reflétant un accroissement des dépenses d’investissement et des subventions sociales. La décompensation progressive du gaz butane et la baisse des cours internationaux contribuent néanmoins à contenir les dépenses de compensation.

Une résilience à consolider

Avec une croissance économique nationale attendue à 3,8 % en 2025, le Maroc démontre sa capacité à naviguer dans un contexte international incertain. Toutefois, des risques subsistent, notamment liés à l’évolution des tensions géopolitiques et des politiques commerciales mondiales. La diversification des partenaires économiques, l’amélioration de la compétitivité des secteurs stratégiques, et le renforcement de l’inclusion sociale demeurent des priorités pour pérenniser cette dynamique.

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