Quatre grandes maisons d’édition japonaises de mangas ont annoncé lundi qu’elles allaient poursuivre en justice une entreprise américaine qu’elles accusent d’héberger des serveurs de sites proposant leurs œuvres piratées, un phénomène mondial en très forte augmentation depuis la pandémie.
Leur plainte devrait être déposée cette semaine devant un tribunal à Tokyo, a déclaré un porte-parole de la maison d’édition Kodansha.
Cette maison d’édition nippone et trois autres – Shueisha, Shogakukan et Kadokawa – accusent l’américain Cloudflare de violation de propriété intellectuelle en tant qu’hébergeur de sites proposant des mangas piratés.
L’un de ces sites distribue 4.000 mangas piratés et enregistre 300 millions de vues par mois, a indiqué une source proche du dossier.
« Tous les profits réalisés par ces sites pirates vont directement à leurs opérateurs illégaux, ne laissant rien aux librairies, aux éditeurs et aux auteurs de mangas qui consacrent leurs vies à créer ces œuvres », a dénoncé le porte-parole de Kodansha.
« Nous devons mettre un terme aux sites pirates afin de protéger la culture japonaise du manga », a-t-il encore insisté.
Les quatre plaignants vont réclamer au total 400 millions de yens (3,1 millions d’euros) de dommages-intérêts à Cloudflare, selon cette même source.
Un montant très symbolique, tant le piratage de mangas sur internet est devenu massif, ayant entraîné un manque à gagner d’au moins 780 milliards de yens (6 milliards d’euros) sur la période janvier-octobre 2021 pour les éditeurs nippons, selon des estimations de décembre d’ABJ, une association qui regroupe les principales maisons d’édition japonaises.